[Charabia magique]
(Voix off) Mais qu’est-ce que tu fou ?
De la magie noire !
[Charabia magique]
(Voix off) De quoi ?
De la magie noire… Excuse-moi d’essayer quelque chose… J’ai besoin de trouver une nouvelle activité pour ma boîte, j’ai envie de trouver un second souffle, c’est vachement important ! Tu fais quoi toi ?
(Voix off) Aïe aïe aïe… Bah moi, je pivote !
Pivote… Comme ça ?
[Petit rire]
Vous avez besoin de trouver un nouveau souffle dans votre domaine d’activité ou vous avez envie de lancer une nouvelle activité sur votre domaine… Laissez tomber la magie noire, il faut absolument que je vous parle du concept de « pivot »…
[Petit rire]
Non, pas de « Pivot », de « pivot ».
Aujourd’hui c’est crucial pour moi de vous parler d’un concept, qui n’est qu’un concept, donc en fait vous en fabriquez ce que vous voulez, et vous pouvez le tordre à votre manière mais ça va forcément vous apporter un plus… C’est le concept de « pivot ». Alors le « pivot », qu’est-ce que c’est et qu’est-ce que ce n’est pas ? Pour vous l’expliquer, je vais me baser sur les « cercles d’or », il faut absolument que je vous fasse une ou plusieurs vidéos sur les cercles d’or, parce que c’est un truc gigantesque. Je vais me baser là dessus.
Dans une entreprise, vous avez le « Why » de l’entreprise, le « pourquoi » elle est ce qu’elle est. Le pivot ne touche pas du tout au « pourquoi » de l’entreprise, le pivot ce n’est pas le « why ». Une entreprise qui change sa raison d’être et la direction qu’elle prend, à mon avis, ça ne peut arriver que lorsque vous avez le rachat d’une entreprise par un investisseur, et généralement, c’est suivi d’un changement tellement bouleversant que vous avez un turnover d’à peu près 100% dans votre boîte. Le pivot, ce n’est pas changer le « why », le « pourquoi » de l’entreprise.
Dans les cercles d’or, on parle aussi du « what », du « quoi » de l’entreprise. Qu’est-ce qu’elle fait, quels sont ses produits et services ? Pivoter ne touche pas le « quoi », ne touche pas les produits et services de l’entreprise. En fait, vous verrez que vous pouvez modifier votre offre de produits ou de services, et qu’en fait ça n’a pas une influence si énorme que ça sur votre entreprise. Pivoter ce n’est pas le « why » et ce n’est pas le « what ».
Il nous reste le « how », le « comment », eh bien c’est ça pivoter. C’est changer le « how », modifier le « comment » de l’entreprise. Vous gardez le même cap, vous gardez la même âme, vous gardez le même ADN. Peut-être que vous allez faire évoluer vos produits ou services, mais c’est pas trop grave. Mais surtout, vous allez complètement changer votre « comment ». Imaginez par exemple que vous soyez une entreprise qui fait des fruits et légumes. Eh bien votre volonté dans la vie, vous avez fait ça, vous avez monté votre boîte, pour bien alimenter les gens, pour qu’ils aient des bons produits à manger. Parce que pour vous c’est crucial. Très bien ! C’est le « why », n’y touchez pas ! Votre « quoi », bah c’est vos fruits, c’est vos légumes. Pas de problème, touchez-y ou n’y touchez pas, ça n’a pas une énorme importance. Par contre, vous pouvez bouger le « comment », et ça c’est véritablement faire un pivot. Par exemple, vous pouvez décider d’alimenter votre marché avec des quantités énormes par grands transporteurs, et d’envoyer vos fruits et légumes français à l’autre bout du Monde. C’est un modèle business, pas de problème ! Avec le même « why » et avec les mêmes « quoi », vous pourriez faire totalement différemment, et fournir les petits restaurants parisiens, avec des petits livreurs, en petite quantité. Ça peut être un « comment » totalement différent qui indique que vous avez une entreprise qui peut être très, très différente. C’est ça pivoter. Passer de l’un à l’autre.
Je vous dis les choses comme je le sens hein, je n’y mets pas les formes. Mais on n’est pas non plus… à la dictée de Pivot ici…
Alors tout ça c’est super et c’est vachement intéressant, mais comment on fait pour faire pivoter sa boîte ? La première réflexion que vous pouvez avoir, c’est d’arrêter de vendre votre « what ». Allez chercher plus loin, vendez autre chose que ce que vous expédiez ou que ce que vous livrez à vos clients. Si vous voulez pousser la réflexion, essayez de vous demander ce que vos clients vous achètent, plutôt que de vous dire ce que vous leur vendez. Par exemple, discutez avec vos clients. Votre petit restaurateur qui se fournit en fruits et légumes chez vous, peut-être qu’il va vous dire : « Bah moi, j’aime bien bosser avec toi, parce que s’il y a un changement de dernière minute, si je peux modifier des menus, paf paf, je te passe un coup de fil, et le lendemain tu me changes mon panier, c’est vachement cool ».
Pensez à ça. En fait, ce n’est pas seulement vos fruits et légumes qu’il vous achète, c’est aussi la souplesse, c’est aussi le fait qu’il peut modifier des choses, c’est aussi le fait que vous accompagniez sa créativité de restaurateur à lui. C’est génial ! Et c’est peut-être un peu plus kiffant que des fruits et des légumes. En tout cas, voilà un pivot que vous pouvez identifier dans votre boîte : « tiens, je livrais bêtement, mais je m’étais jamais rendu compte que, effectivement, je vendais, en plus de mes fruits et légumes, de la souplesse à mes clients. Et vous pouvez pousser encore plus loin cette réflexion pour identifier des pivots. Si ça se trouve même, vous avez déjà un pivot qui larve dans votre entreprise, qui est là en train de maturer dans votre entreprise. Par exemple, est-ce que vous avez chez vous un responsable qualité qui surveille tous les légumes et fruits que vous envoyez à vos clients pour dire : « Non non, celui-là il est un petit moche, un petit peu gâté, on le met pas, on en met un autre. » Si ça se trouve, vous le faites déjà. Réfléchissez-y ! Peut-être que ce que vous vendez, c’est de la qualité ! Peut-être que vous auriez tout intérêt à vous positionner, à positionner votre entreprise sur le fait que vos fruits et légumes peuvent être consommés comme ça, parce qu’ils sont magnifiques, ils sont triés sur le volet. Si ça se trouve, ce sont des choses que vous faites déjà qui seront votre pivot de demain.
Dernière piste, soyez attentif à ce qui vous agace dans votre activité, dans votre entreprise. Peut-être qu’il y a un truc qui vous énerve, vous ou un de vos collaborateurs, par exemple de dire : « Mais c’est pas possible qu’on soit pas capable d’envoyer nos fruits et légumes qui sont si bons en Chine. Mais pourquoi ce serait pas possible ? Il y a forcément un moyen de le faire ! » Peut-être que ça vous agace. Eh bien peut-être que cet agacement, cette frustration, qui correspond sûrement à votre « why » quelque part, elle peut faire naître un nouveau pivot dans votre entreprise. Comment je pourrais faire pour vendre plutôt de la « délivrabilité » à l’autre bout du monde, plutôt que mes fruits et légumes. Ça peut être encore une bonne piste de pivot pour votre boîte. Une fois que vous avez identifié cette idée de pivot, je vous invite vraiment à la partager le plus largement possible. Si vous gardez ça pour vous, ce n’est pas un pivot. Un pivot, ça s’assume. Vous allez voir vos collaborateurs et vous leur dites : « Les gars, on a toujours pensé que fournir des meilleurs produits, c’était ça notre boulot. Eh bien les gars, j’ai envie qu’on en fournisse partout dans le Monde. Est-ce que vous me suivez ? » Et là, vos collaborateurs vont soit vous suivre et vont rester avec vous, soit pas vous suivre parce que ce n’est pas ce qu’ils veulent. Bah il vaut mieux qu’ils aillent ailleurs, et il vaut mieux que vous recrutiez d’autres collaborateurs qui vont être prêts à vous suivre dans ce challenge. C’est vraiment challengeant tout ça. Vous pouvez faire la même chose avec vos partenaires : « Vous savez monsieur le restaurateur, j’ai vraiment envie qu’on fournisse de la souplesse à nos clients. Est-ce que vous êtes partant avec nous ? » « Oh, mais bien sûr, je vous commande trois fois plus si vous m’apportez toute cette souplesse ! » Et puis il y a d’autres clients qui vont dire : « Bah moi je vais pas payer en plus cette souplesse dont je me fous. » Bah voilà, vous allez perdre des clients, vous allez en gagner d’autres. C’est pour ça que c’est un pivot. N’oubliez pas un truc, c’est que c’est la synergie qui compte ! Donc il faut assumer votre pivot, il faut le dire à vos collaborateurs, il faut le dire à vos partenaires, il faut le dire à vos clients, il faut le dire à vos fournisseurs. C’est un tout, c’est une synergie, c’est un écosystème. C’est un… bouillon de culture…
Très bien, on a vu ce que c’était le pivot, on a vu comment faire. Ce qui est important c’est de savoir pourquoi on le fait. Qu’est-ce que ça nous apporte et qu’est-ce qu’on y risque ? Bah en fait comprenez un truc, c’est qu’il n’y a pas grand chose à risquer. Notamment parce que rien ne vous empêche de faire plusieurs pivots en conservant ce que vous étiez avant. Vous pouvez très bien imaginer avoir votre activité comme elle était avant, de fruits et légumes, et de créer une nouvelle branche d’activité, pourquoi pas avec une nouvelle marque, une nouvelle équipe, des nouveaux partenaires, pour livrer sur des grands marchés étrangers. Vous pourriez aussi imaginer créer une nouvelle marque, avec une nouvelle équipe, pour approvisionner les petits restaurateurs de façon super souple dans votre ville. Rien ne vous empêche d’avoir plusieurs boîtes, plusieurs marques, plus activités. Le seul risque que vous pourriez avoir, c’est si vous faisiez un pivot avec la même activité et la même marque. Ça ne se fait pas à moitié un pivot. Vous ne pouvez pas dire : « Nous on est vachement bien à l’étranger, et puis on va faire le tour du globe en bateau pour vous livrer aussi juste à côté de chez nous ». Ça ne va pas le faire. C’est soit l’un, soit l’autre. Mais vous pourriez aussi avoir l’un et l’autre. Mais pas les deux en même temps dans un truc un peu brouillon. Et puis dire à vos collaborateurs : « Si si, on fait encore de la quali, mais ce serait bien de faire du prix aussi. » Non, c’est foireux, c’est inatteignable, c’est embêtant… Si vraiment c’est un pivot, ce n’est pas juste une petite évolution, je vous invite à créer une autre stratégie, peut-être une autre marque, avec une autre équipe. Vous multipliez des choses. Et l’avantage énorme que ça vous apporte, c’est non seulement que c’est kiffant d’avoir plusieurs activités, mais qu’en plus s’il y en a une qui périclite un jour, vous avez l’autre sur laquelle vous rattraper. Vous pouvez même expérimenter des pivots. Faire un petit Lab en interne avec un ou deux collaborateurs dans votre boîte pour tester un marché, le laisser comme ça. Mais si un jour votre marché principal plante un petit peu, bim, vous mettez de la force et de l’énergie sur ce pivot que vous avez déjà préparé. Vous pouvez vous ouvrir à des tas d’activités, à des tas de marchés sans aucun risque ! Et ça je suis sûr… que ça vous Apostrophe…
J’espère, je suis sûr, que cette idée de pivot vous aurez apporté quelque chose. Restons, s’il vous plaît, en contact. Abonnez-vous à ma chaîne, suivez-moi sur les réseaux sociaux. Et surtout, commentez sous cette vidéo ! Il va falloir que je vous parle des « Cercles d’or » de façon un peu plus profonde. Je vous en ai parlé en début de cette vidéo. Et si vous regardez bien le déroulé de cette vidéo, vous verrez qu’elle est structurée selon les cercles d’or. Je vous ai parlé du « Quoi », puis du « Comment », puis du « Pourquoi ». Bref il va falloir que j’aborde ce sujet avec vous. Ce sera la prochaine fois !
Rendez-vous de la Transformation Digitale en fin de semaine prochaine. Puis entre deux, mardi, on aura sûrement les 3min Techno ! Je vous dis à très bientôt pour de prochaines aventures !
(Musique)
Je ne sais pas ce qu’il devient Bernard Pivot… Si ça se trouve il vit à la campagne… Il fait pousser du pavot, Pivot…